Istanbul, palais, mosquées, bazars et tulipes, un programme de pur plaisir
Istanbul, en Turquie, à la charnière de l’Europe et de l’Asie, mêle les influences pour créer sa propre ambiance. Habitée par le Bosphore, ce bras de mer intérieure qui jette un pont entre la Mer de Marmara et la Mer Noire et dans lequel vient se verser la Corne d’or, la ville s’ouvre largement sur le monde, est prête à toutes les aventures.

Porte principale du Palais Dolmabahçe à Istanbul qui, autrefois, n’était utilisé que par le sultan et ses ministres.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
De son histoire si riche, Istanbul a conservé des traces éblouissantes avec de grands monuments qui font fantasmer sur un autrefois somptueux de ses sultans, ce qui n’empêche pas cette métropole de construire son présent, d’aller de l’avant. Reste que le voyageur venant à Istanbul cherchera d’abord à connaître ses quartiers anciens où sont concentrés ses plus beaux joyaux. Je n’ai pas dérogé à la règle et j’ai commencé par Sultanahmet. Au passage, j’ai pu voir une ville très vivante où continuent à perdurer des petits métiers, où l’on peut voir des scènes de rue savoureuses.
Les incontournables à Istanbul
Dans le quartier historique Sultanahmet d’Istanbul, impossible de manquer les monuments qui ont fait sa renommée. Leurs silhouettes s’imposent dans le paysage.

La silhouette de Sainte-Sophie a été alourdie par les renforcements de sa coupelle devant lui permettre de résister aux tremblements de terre.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Sainte-Sophie qui fut inaugurée par l’Empereur Justinien en 537. Les minarets bien plus tardifs ont été édifiés lorsqu’elle fut transformée en mosquée.

Mosaïques au-dessus de la porte de Sainte-Sophie à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Une atmosphère qui devait favoriser le recueillement à Sainte-Sophie.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Sa coupole la rend imposante et majestueuse.

Fontaine aux ablutions construite au début du XVIII ème siècle à côté de Sainte-Sophie à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Actuellement, des travaux de rénovation ne permettent pas d’avoir une vue globale de ses volumes intérieurs, ce qui n’empêche pas d’admirer la richesse des décors.
La Mosquée bleue qui lui fait face a été construite au XVII ème siècle dans le but avoué de rivaliser avec Sainte-Sophie.

Quand tombe la nuit, la Mosquée Bleue d’Istanbul prend encore plus de relief.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Une nappe de lumière éclaire la partie centrale de la Mosquée Bleue d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Les carreaux d’Iznik qui l’habillent dans des tons de bleu, d’où son nom, confèrent à ses coupoles un pouvoir hypnotique.

Ce genre de petit kiosque que l’on aperçoit devant la Mosquée Bleue d’Istanbul est la fontaine du Kaiser Guillaume II.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
J’ai eu beaucoup de mal à détacher mon regard de ces arcs s’entremêlant harmonieusement jusqu’à constituer un tableau abstrait.
L’Hippodrome n’est plus qu’un souvenir. Restent cependant quelques vestiges dont l’Obélisque de Théodose qui vient du temple de Karnak.
A l’emplacement de l’Hippodrome, une promenade a été aménagée. Sur l’un de ses côtés, se dresse le bâtiment du cadastre au style représentatif de l’architecture turque au moment de sa construction, à la fin du XIXème siècle avec sa façade rehaussée de céramiques.
Ses avant-toits plats et décalés lui confèrent beaucoup de charme.
La Citerne Basilique est une vraie curiosité. Cette citerne enterrée dont la construction remonte au règne de l’Empereur

Une multitude de piliers pour soutenir la Citerne Basilique d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Justinien stockait l’eau en provenance de la forêt de Belgrad située à 19 km d’Istanbul. Elle est entourée de murs en briques de 4 mètres d’épaisseur assemblées avec un mortier spécial qui rend le tout étanche. Sur 70 mètres de large et 140 mètres de long, 336 colonnes en marbre ont été disposées pour soutenir la construction.

Tête de la Méduse renversée à l’une des extrémités de la Citerne Basilique d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

En réponse à la tête de Méduse renversée, une autre tête de Méduse sur le côté.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Des passerelles ont été aménagées pour pouvoir circuler au-dessus de la nappe d’eau.

Détail d’un pilier ouvragé de la Citerne Basilique d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

La configuration des piliers de la Citerne Basilique d’Istanbul peut varier. Ici on peut en apercevoir posés sur une base conique très large.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
L’éclairage tamisé et la musique douce rendent le lieu magique. Attention, le sol est très glissant. J’ai assisté à un accident et les secours n’arrivent pas très rapidement.
Le Palais de Topkapi, à la Pointe du Sérail qui jouxte Sultanhamet, est un monde en soi.

A la Pointe du Sérail, le Palais de Topkapi domine le Bosphore et la Corne d’Or.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On doit cet ensemble à Mehmet II qui le fit construire dans la deuxième partie du Xvème siècle. Il fut le siège du pouvoir pendant quatre cents ans.
Aujourd’hui, il est pris d’assaut par les touristes qui s’y pressent. Files d’attente à prévoir aux différents points d’entrée car si on ne dispose pas d’un pass pour tous les musées d’Istanbul, il ne semble pas y avoir un billet général pour toutes les sections du palais. Très belle récompense en entrant dans la première enceinte, l’odeur entêtante des jacinthes plantées en quantité, juste en face de la porte.
A Topkapi qui domine la Corne d’or et le Bosphore, les cours se succèdent abritant pavillons et bâtiments aux fonctions diverses comme le Divan ou le Harem.
Le Harem de Topkapi est particulièrement riches en céramiques et aménagements raffinés.

C’est sur ce trône que s’installait le sultan quand il venait au grand salon du Harem de Topkapi à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Assemblage de très petits bouts de verre pour ces vitraux du Harem de Topkapi.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Volets au vent, habillage en céramique et avant-toit au fin décor pour ce pavillon du Harem de Topkapi.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Le Musée archéologique qui comprend notamment le musée de la céramique fait partie de Topkapi.

Musée de la céramique au sein du Musée d’Archéologie d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Bien moins fréquenté que le reste du palais, le Musée archéologique a aménagé un café au milieu de vestiges.

A l’écart des hordes de touristes, le café du Musée d’Archéologie d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Il surplombe le parc de Gülhane qui faisait partie des jardins de Topkapi. On peut y voir la première statue érigée en Turquie en 1926 en l’honneur de Mustafa Kemal que l’on connaît sous le nom d’Atatürk qui signifie « père des Turcs ». Il mit fin au règne du sultan en 1922, sépara le pouvoir politique et spirituel, instaura la laïcité, le droit de vote des femmes et l’usage de l’alphabet latin et non plus arabe. Ce fut l’acteur majeur de l’occidentalisation de la Turquie. Il transforma profondément son pays.
Pour ceux qui n’auraient pas le courage de remonter la pente pour rallier le palais de Topkapi, il existe une navette gratuite qui part de l’entrée du parc de Gülhane.

Pavillon Alay dans la muraille de Topkapi, poste d’observation du sultan.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
En face du parc de Gülhane, la Sublime Porte est le seul élément qui reste des bureaux et du palais du grand vizir qui pouvait d’ailleurs être observé par le sultan depuis l’Alay Köskü, un petit pavillon en saillie des remparts du palais.
Le Palais Dolmabahçe n’est pas dans le centre historique mais il est facile de s’y rendre depuis Sultanahmet avec le tramway T1.
Son terminus à la station Kabatas est tout proche de Dolmabahçe. Le Palais Dolmabahçe construit par les architectes Karabet et Nikogos Balyan, Ohannes Serveryan et James William Smith est devenu la résidence des sultans en 1856. Abdülmecit 1er délaisse alors Topkapi pour s’y installer. Six sultans s’y succédèrent. Cet immense bâtiment en marbre donne directement sur le Bosphore. Style ottoman et occidental s’y mêlent.

Détail de la rampe et des colonnes du grand escalier du Palais Dolmabahçe à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On peut y voir du cristal de Baccarat et de Bohême ou de la porcelaine de Sèvres.
L’aménagement du Harem est beaucoup moins recherché. Lorsqu’il arriva au pouvoir, c’est au Palais Dolmabahçe que s’installa Atatürk qui y mourut le 10 novembre 1938. Toutes les pendules sont encore arrêtées à 9h05, l’heure de sa mort. Contrairement à ce qui est écrit dans un mes guides préférés, on ne peut payer 10 euros pour faire des photos de l’intérieur de Dolmabahçe. Elles sont strictement interdites. Je m’en suis rendu compte au bout de quelques minutes de visite quand je me suis fait rappeler à l’ordre.

L’un des portails du Palais Dolmabahçe donnant directement sur le Bosphore, à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

L’aile du Palais Dolmabahçe longe le Bosphore sur toute sa longueur.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Pintades en liberté dans les jardins du Palais Dolmabahçe à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
De Taksim au pont de Galata
Plus récent, le quartier de Pera appelé maintenant Beyoglu accueille représentations étrangères et commerces. De l’autre côté de la Corne d’or, par rapport à la Pointe du sérail, il accuse une pente parfois un peu raide pour rejoindre le niveau de l’eau. Prévoir des chaussures adaptées. J’ai pris comme point de départ de mon itinéraire la place Taksim, vaste espace dégagé, très animé sur sa périphérie.

La place Taksim, un bon point de départ pour découvrir le quartier de Beyoglu à Istanbul, appelé anciennement Pera.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
La rue Istiklal est l’axe idéal pour faire connaissance avec le quartier, piétonne elle est sillonnée par un tramway dont les rails courent au milieu de la chaussée.
Pour commencer, j’ai fait une halte à l’Institut Français et au Consulat de France qui occupent l’ancien hôpital français d’Istanbul.

L’ancien hôpital français d‘Istanbul accueille désormais l’Institut Français et le Consulat de France.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
J’ai ensuite cheminé et découvert des passages comme le Ciçek Pasaji ou l’Avrupa Pasaji.
En rupture avec les autres constructions de la rue, l’ensemble de l’Eglise Sainte-Antoine-de-Padoue édifiée en 1913 est en briques rouges. L’église elle-même est retrait, derrière des bâtiments de façade évoquant Venise ou l’Italie.

Bâtiments de façade de l’église Saint-Antoine-de-Padoue à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Lorsque la rue Istiklal bifurque pour devenir Yüksek Kaldirim, elle se rétrécit et sa pente s’accentue.

Pour descendre de Taksim au pont de Galata, la pente est parfois rude.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On passe alors devant la fameuse tour de Galata avec son chapeau pointu qui, à l’origine, permettait de contrôler le trafic maritime.
Quelques pas plus loin, la Corne d’Or scintille au soleil.
Les Bazars à Istanbul
Les bazars font partie de l’animation d’Istanbul et sont un aimant pour les voyageurs.
Le Grand Bazar est une institution dans ce registre. Vaste entrelacs de rues intérieures, il a sans doute perdu de son authenticité.
L’une des rues concentre des échoppes de bijoutiers.
Dans les autres, on voit aussi bien du linge de maison, des tapis, des babioles pour touristes, quelques cafés.

Cette allée intérieure du Grand Bazar d’Istanbul est spécialisée dans les boutiques de bijoutiers.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Marchands de tapis attendant le chaland au Grand Bazar d‘Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On y trouve aussi quantité de sacs, des copies des grands noms de la mode et de la maroquinerie. A éviter absolument.
J’avais entendu parlé du Cevahir Bedesteni présenté comme le saint des saints du Grand Bazar avec des bijoux d’exception, des antiquités rares. Ce n’est pas vraiment le cas.

Au coeur du Grand Bazar d‘Istanbul, la zone centrale est fermée par des portes intérieures.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
J’ai surtout apprécié les arches et les colonnes peintes du Grand Bazar mais je n’ai rien trouvé qui me fasse envie.
Le Bazar égyptien a, pour moi, beaucoup plus de charme.
Plus petit, il embaume dès qu’on y pénètre. Les épices et les fruits secs constituent le gros de l’offre. C’est aussi un plaisir pour les yeux avec les épices de toutes les couleurs montées en pyramides, les différents genres de thés dans de petits paniers, l’amoncellement des fruits secs et les plantes suspendues.

Produits exotiques en tous genres au Bazar égyptien d‘Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
A voir aussi sur place toutes sortes de gourmandises dont les loukoums et, décidément trop sucrés pour moi, les baklavas.
Le Bazar Arasta est moins important. Les boutiques sont organisées de part et d’autre de l’allée centrale qui est à ciel ouvert.
Les tulipes à Istanbul
Jusqu’à maintenant, j’associais les tulipes à la Hollande. Grossière erreur, la Turquie revendique cette fleur et elle est d’ailleurs son emblème. Elle n’a été introduite en Hollande qu’au XVIème siècle depuis la Turquie. Quand on admire les céramiques anciennes de l’Empire Ottoman, on voit que cette fleur y est abondamment représentée.
J’ai eu la chance de visiter Istanbul à la mi avril, en plein dans la saison des tulipes. Ces fleurs sont alors omniprésentes et rehaussent parterres, parcs et pieds d’arbres.
Elles sont parfois associées à des pensées et à des jacinthes. Le spectacle est éblouissant, les associations de couleurs très réussies et les motifs imaginatifs. Le week end du 18 et 19 avril, la fête de la tulipe battait son plein avec le plus grand tapis de tulipes devant Sainte-Sophie.

Le plus grand tapis de tulipes au monde devant Sainte-Sophie à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Le parc de Gülhane se pare de tulipes dans tous leurs états. Plus étonnant, les Stambouliotes venus nombreux s’approprient totalement ce jardin, s’installent en famille ou entre amis sur les pelouses pour être plus près des tulipes. Certains vont même jusqu’à se glisser au milieu des tulipes pour une photo ou pour un moment.
Sur les traces d’Agatha Christie à Istanbul
Istanbul est associée, pour moi, à Agatha Christie, cet auteur de romans policiers dont l’action se déroule la plupart du temps au sein de la bonne société. Pour faire mon pèlerinage Agatha Christie, je me suis arrêtée au salon de thé du Pera Palace (52 rue Mesrutiyet), juste derrière la rue Istiklal, où elle avait l’habitude de descendre.

Le Pera Palace, hôtel où résidait Agatha Christie quand elle était à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Cet hôtel avait été construit pour accueillir les voyageurs de l’Orient-Express. L’entrée et la façade donnent sur une rue un peu étroite et font moins d’effet qu’en photo.
Mais le salon de thé n’a pas dû changer depuis le dernier passage d’Agatha Christie. Il est tout en rose bonbon, des murs aux éclairages en passant par le tissu à ramage des sièges et les œillets disposés dans de petits pichets sur les tables en marbre.

Le salon de thé du Pera Palace à Istanbul est une véritable bonbonnière toute rose.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Les miroirs d’époque sont légèrement piqués. Les serveuses portent une robe beige avec des applications de dentelle blanche et sont coiffés d’un genre de couvre-chef en tulle noir.

Les serveuses du salon de thé du Pera Palace portent un uniforme bien dans l’esprit de l’établissement.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
La musique d’ambiance est au diapason avec Tino Rossi chantant « Marinella » ou Charles Trenet susurrant « Douce France ».
Autre étape de mon parcours Agatha Christie, la gare Sirkeci qui cultive un style éclectique a été, elle aussi, bâtie pour accueillir l’Orient-Express.

Grande salle de la gare de Sirkeci à Istanbul avec son plafond en bois peint.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Une salle d’attente à la gare de Sirkeci à Istanbul aux boiseries soulignées de rose.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Elle a été inaugurée le 3 mai 1890. Ce bâtiment rose tout en longueur, est pourvu de vitraux et de plafonds en bois peint pour faire ressortir les reliefs du décor. Côté quai, une buvette est toujours en fonctionnement et l’accès au restaurant peut se faire par la rue.

Le restaurant de l’Orient-Express à la gare de Sirkeci à Istanbul fonctionne toujours.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
L’activité de la gare est organisée actuellement autour d’une nouvelle plate-forme, à l’arrière.
L’Art nouveau Istanbul
Un voyage ne serait pas un voyage pour moi, si je n’allais pas chercher d’expressions locale de l’Art nouveau. Bien sûr, Istanbul n’est pas un haut lieu de l’Art nouveau. Mais j’avais fait un repérage avant le départ et j’avais entendu parler d’un architecte italien, Raimondo d’Aronco, auquel on doit plusieurs réalisations Art nouveau. Je voulais le premier immeuble Art nouveau d’Istanbul qu’il avait construit entre 1900 et 1901. Il s’agit de l’immeuble qu’occupait Jean Botter, le couturier du Sultan Abdülhamit II.

En piteux état, l’immeuble Art nouveau de Jean Botter à Istanbul est caché.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Seule la porte d’entrée de cet immeuble créé par Raimondo d’Aronco pour Jean Botter est encore visible.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Des roses ont été choisies par Raimondo d’Aronco comme motif décoratif pour sculpter la pierre et travailler la ferronnerie de cet immeuble d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Ouvertures dévastées de cet immeuble créé par Raimondo d’Aronco et qui fut le premier à être construit dans le style Art nouveau à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Ce dernier l’avait fait construire pour Jean Botter. Il y disposait d’un atelier. Je savais qu’il était en mauvais état mais la réalité était pire que je pouvais imaginer. Jouxtant le Consulat de Suède, rue Istiklal, il est recouvert sur toute sa hauteur de plaques d’aggloméré qui le cachent. On peut juste apercevoir la porte d’entrée au rez-de-chaussée encadrée par des guirlandes de roses en relief. Les autres ouvertures au même niveau sont éventrées !
J’ai aussi trouvé par hasard, à côté du Musée de la Poste, un autre bel immeuble Art nouveau : pierre richement travaillée, balcons aux garnitures métalliques bien ouvragées, équilibre entre les lignes droites et les arrondis.

Intéressant immeuble Art nouveau à Istanbul, malheureusement en assez mauvais état.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Gros plan sur les détails recherchés de cet immeuble Art nouveau à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
S’il est encore plus ou moins occupé, le temps presse car il pourrait vite se transformer en ruine.
Les maisons en bois à Istanbul
Istanbul a une tradition de maisons en bois. Mais ce matériau résiste mal au temps et surtout brûle très facilement. Ces maisons se raréfient donc. Dans mes pérégrinations, j’ai pu en trouver des spécimens dans des états très variés. Certaines flambant neuf ont été intégralement réhabilitées ou créées, d’autres montrent quelques signes de laisser-aller mais sont encore occupées. Quelques-unes, assez intéressantes sont abandonnées et il y a des ruines.

Cette grande maison en bois abrite un commissariat d‘Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Parfaitement rénovée, cette maison en bois d‘Istanbul a été transformée en hôtel. Malheureusement, il est fermé.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Cette maison en bois d’Istanbul a connu des jours meilleurs.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Cette maison en bois d’Istanbul a encore fière allure et pourtant elle est abandonnée.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Couleurs contrastées pour faire ressortir les ouvertures de cette maison en bois d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Petites maisons en bois d’Istanbul construites selon des plans qui se ressemblent beaucoup.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Bien que les lattes de bois de cette maison soient en train de se détacher, elle est toujours habitée.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Qu’il soit neuf ou parfaitement rénové, cette immeuble en bois d‘Istanbul est impeccable.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Les petits métiers à Istanbul
Les quartiers anciens d’Istanbul sont peuplés de marchands ambulants qui proposent différents types de nourriture aux promeneurs. Ils apportent des touches colorées et de l’animation.
Ils peuvent vendre des marrons grillés, des épis de maïs ou des simits, genres de petites couronnes de pain.

Les pentes d’Istanbul peuvent être dangereuses pour les chargements.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Il y a aussi les glaciers qui sont installés dans des boutiques à la façade ouverte. Servir un cornet de glace devient un rituel entre la façon de remuer la glace dans son bac avec un genre de grand bâton et le petit coup donné sur les cloches installées au-dessus de la tête du vendeur au moment où l’opération se termine.
On voit encore des cireurs de chaussures seuls ou regroupés.
Des stands exposent des couronnes en fausses fleurs, notamment à Taksim.
Scènes de rue à Istanbul
Beaucoup de choses se passent dans la rue à Istanbul, ce qui donne lieu à des scènes amusantes : chargement de marchandises dans un camion à dos d’homme, transport de gâteaux sur un plateau posé sur la tête, acheminement de balais qui dépassent.

Organisation en chaîne pour charger un camion dans les rues d’Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Une boutique de prêt-à-porte inattendue à Istambul, la rampe de l’escalier sert de vitrine.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.

Gâteaux sur la tête, tréteaux sur l’épaule, il faut savoir coordonner ses gestes.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On peut tout imaginer. Autre grand classique d’Istanbul, les pêcheurs alignés en rangs serrés sur le pont de Galata qui arrivent à conserver leur calme et leur concentration malgré la circulation particulièrement dense derrière mêlant voitures toujours prêtes à s’agglutiner pour former un encombrement de taille et tramways.
Et il y a des contrastes, comme cette jeune maman habillée intégralement de noir, y compris les mains, à la tête d’une bande de charmantes petites filles très délurées et de petits garçons très expansifs.

Des petites filles pétillantes avec une maman très réservée à Istanbul.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Istanbul, c’est aussi la poésie des vieilles pierres au soleil, même lorsqu’elles ont connu des périodes plus fastes.
Shopping à Istanbul
Si dans les hôtels et les musées, le français n’est pas en usage, beaucoup de vendeurs de souvenirs le pratiquent à Istanbul. Sur le pas de leur porte ou même lorsqu’ils se promènent, ils ne manqueront pas de vous interpeller avec beaucoup de gentillesse. Pour éviter de braquer le client potentiel que vous êtes, ils ont l’habitude de vous demander d’où vous venez, de parler de leur expérience en France directe ou par le biais de leur famille ou d’amis. Après cette entrée en matière, on passe ensuite aux choses sérieuses. A vous de voir si vous voulez aller plus loin. Dans les boutiques plus conventionnelles, l’anglais est de rigueur.
Istanbul ne manque pas de centres commerciaux et de grands magasins, utiles en cas d’oublis, ou de boutiques de souvenirs. Faut-il vraiment s’encombrer d’yeux de la chance, de lampions ou de céramiques, très amusants mais dont on regrette l’achat une fois rentré.
Les tapis, bien sûr mais il faut avoir un minimum de connaissance pour orienter son choix et être sûr qu’il sera livré en France. Le cuir en vêtements ou en maroquinerie fait aussi partie des produits que l’on peut ramener de Turquie. Mais j’avoue que l’abondance de copies de sacs m’a rebutée. Moins risqués et très pratiques, les tissages en coton ou en lin qui se transforment à volonté en écharpe, en serviette de toilette ou en nappe.
En ce qui concerne les bijoux, le choix est important que ce soit au Grand Bazar ou dans le reste de la ville. La rue Serefefendi Sokagi, qui conduit au Grand Bazar est remplie de boutiques de joailliers qui montrent une parfaite maîtrise du travail de l’or ou de l’argent. On est sur du haut de gamme. Pour jouer sur la production locale, la Zultanite, une pierre qu’on ne trouve qu’en Turquie et qui possède la propriété de changer de couleur en fonction de l’éclairage et passe ainsi du vert au rose.
Dösim
Magasin d’état qui vend des produits d’artisanat authentiquement turcs. Vraiment trop triste quand on sort du Grand Bazar.
Dösim, 1 rue Postane Yani, Istanbul.
Yilmaz Ipekçilik, Jennifer’s Hamam, Begonville
Trois bonnes adresses pour acheter du textile.
Begonville, 83, Misir Carsisi, Jennifer’s Hamam, 135 et 125 Arasta Bazaar, Yilmaz Ipekçilik, 3 Torun Sok, Istanbul.
Amphora
Des céramiques émaillées à l’ancienne par de vrais créateurs. Prix en relation.
Amphora, 147 Arasta Bazaar, Istanbul.
1870 Antik
De jolies antiquités bien choisies par Edit Lusarar.
1870 Antik, 8, Avrupa Pasaji, Istanbul.
Adil Birsen
A côté d’une production assez classique, Adil Birsen crée des bijoux plus typés avec des décors émaillés sur les côtés de l’anneau et un cabochon en pierre transparente, de type quartz, sous laquelle est dessiné un motif qui prend ainsi un relief surprenant. Les décors sont peints avec des poils de chevaux. Il n’est pas le seul à maîtriser cette technique puisque j’ai vu des bijoux de ce type dans d’autres boutiques.
Adil Birsen, 8 Tevkifhane, Istanbul.
Mon hôtel à Istanbul
Dosso Dossi Hôtel
J’avais choisi le Dosso Dossi Hôtel pour son emplacement. Et il est parfaitement situé à quelques minutes à pied de Sultanahmet et de tous les points d’intérêt du centre ancien comme le Grand Bazar. A l’autre bout de la rue, on peut accéder au parc Gülhane ou prendre le tramway pour passer de l’autre côté de la Corne d’Or très rapidement.
L’aménagement de ce quatre étoiles est rationnel, les équipements modernes. Les chambres ne sont pas très grandes. Bien isolées de l’extérieur, elles le sont beaucoup moins entre elles. Sur l’arrière, la vue n’est pas des plus agréables mais le calme est garanti. Le petit déjeuner est varié avec des produits sucrés et salés. A souligner, le Dosso Dossi offre un thé avec petits gâteaux entre 17 heures et 18 heures et une soupe à partir de 23 heures, le tout gratuitement.
Dosso Dossi Hôtel, 12, Alemdar Mah. Alayköscu, Istanbul.
A lire pour se mettre dans l’ambiance
Constantinople, Théophile Gautier, Omnia Poche.
Aziyadé, Pierre Loti.
Istanbul, souvenirs d’une ville, Orhan Pamuk, Folio.
Istanbul Daniel Rondeau, Folio.
Aller à Istanbul
Pour se rendre à Istanbul depuis la France, la meilleure solution est d’avoir recours à la compagnie nationale turque, Turkish Airlines. Elle dessert Istanbul depuis Paris Charles-de-Gaulle mais aussi Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice et Toulouse. Les vols sont fréquents, ce qui donne une bonne liberté de choix pour organiser son voyage. En outre, la compagnie a une politique de services qui lui fait décrocher régulièrement des récompenses. Programme de distraction et repas sont d’un excellent niveau. Je vous ferai part de mon expérience en détail dans un article complémentaire.
Fréquence des vols de Turkish Airlines :
6 vols quotidiens depuis Paris
2 vols quotidiens depuis Lyon
2 vols quotidiens depuis Nice
1 vol quotidien depuis Marseille et 10 vols hebdomadaires à partir du 22 juin
1 vol quotidien depuis Toulouse et Bordeaux.
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Bravo Claude pour ce reportage très étoffé ! Belles photos et commentaires évolués donnent envie
d’effectuer le voyage ! A voir … Merci Michel.
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