Berlin est une ville connue pour ses musées riches et nombreux et pour son histoire, plus particulièrement son histoire récente. Car Berlin fut, après la Deuxième Guerre mondiale, un des terrains de prédilection de la Guerre Froide. Les Hackesche Höfe ne sont peut-être pas un des lieux les plus emblématiques de Berlin mais ils ont agréablement marqué mon séjour.
Les Hackesche Höfe, un ensemble unique
Que sont ces fameux Hackesche Höfe qui m’ont tant plu ? Il s’agit d’un ensemble de bâtiments organisés autour de huit cours (höfe en allemand) intérieures. Pour parvenir aux Hackesche Höfe, depuis le centre de Berlin, il suffit de prendre le métro et de s’arrêter à la station Hackescher Markt du S-Bahn. La station de métro est déjà une agréable introduction à la visite avec ses murs en briques rosées et dorées, agencées de façon à dessiner des motifs géométriques. La lumière traversant le toit en verre qui vient les caresser fait ressortir les leurs dessins. Ces murs sont percés de grandes lucarnes rondes alternant avec de petits cercles en relief qui adoucissent la perspective.
L’entrée principale se situe au 40 Risenthalerstrasse. Les Hackesche Höfe remontent au début XX ème siècle lorsque les bâtiments furent repris par une équipe de promoteurs et d’architectes. La première cour est la plus belle avec ses façades habillées de briques vernissées de couleurs et traitées dans un esprit Art nouveau par l’architecte August Endell. On doit aussi à cet architecte le célèbre Atelier de photo Elvira (1898) à Munich avec sa façade ornée d’un dragon stylisé. Pour ces bâtiments berlinois, August Endell a opté pour une approche beaucoup plus sobre.
En plus des logements, cet ensemble accueillait des magasins mais aussi un cinéma, une association de poètes, une cantine pour étudiants juifs ou un club de jeunes filles juives. En 1945, les Hackesche Höfe furent réquisitionnées par l’administration militaire soviétique. Ce n’est qu’en 1997 que la restauration des bâtiments désormais classés fut achevée après qu’une association de locataires se soit opposée à la destruction de la façade dessinée par August Endell. Aujourd’hui, il y a toujours des logements, des boutiques, des cafés et le théâtre Chamaleon. Ce fut un haut lieu du bouillonnement artistique dans les années 90.
Les Hackesche Höfe sont aussi un lieu de vie puisqu’il y a toujours des locataires qui résident dans ces immeubles.
On y prend le temps de se promener.
Et c’est aussi un endroit où le peut faire du shopping en toute tranquillité.

Une boutique mais aussi des chaises et une table pour profiter du calme des Hackesche Höfe (Berlin).
La Nouvelle Synagogue de Berlin, un lieu de mémoire
A proximité des Hackesche Höfe, il faut aller voir la Nouvelle Synagogue, pas si nouvelle que cela, puisqu’elle a été inaugurée en 1866. Avec sa coupelle dorée, de style mauresque, sa silhouette tranche sur les immeubles environnants. Conçue par l’architecte Eduard Knoblauch qui mourut avant qu’elle soit terminée, elle culmine à plus de 50 mètres de haut et pouvait accueillir jusqu’à 3.200 personnes. Durant la Nuit de Cristal, la Nouvelle Synagogue fut victime d’un début d’incendie, avant d’être endommagée par les bombardements. Consolidée mais conservant les traces de ses blessures, elle est aujourd’hui gérée par la Fondation Centrum Judaicum.
Nouvelle Synagogue, 28-30 Oranienburger Strass, Berlin.
Mon hôtel à Berlin
L’hôtel Adlon Kempiski reste une adresse mythique à Berlin. Construit à la demande d’un certain Monsieur Lorenz Adlon en 1907, il a accueilli nombre de célébrités de Louise Brooks à Marlène Dietrich en passant par Charlie Chaplin, Caruso ou Joséphine Baker. Des hommes politiques comme Roosevelt, des banquiers comme Rockefeller y ont résidé. Mais il a ensuite subi des sévices après la Deuxième Guerre mondiale : incendié, pour partie, en 1945 par des soldats soviétiques russes, il a été finalement rasé en 1984 après bien des péripéties. L’hôtel Adlon a été finalement reconstruit et inauguré en 1997. De l’ancien bâtiment, seule a été conservée la fontaine en marbre noire aux éléphants qui trône dans le salon de l’Adlon. L’Adlon nouvelle génération garde la tenue d’un établissement de grande classe. Le personnel de l’Adlon Kempinski est irréprochable, les chambres confortables et parfaitement équipées.
Hôtel Adlon Kempinski,77 Unter den Linden, Berlin.
La situation de l’Adlon est aussi l’un de ses atouts, à proximité immédiate de la Porte de Brandebourg.
A lire pour préparer le séjour
Hôtel Adlon, Philip Kerr, Livre de poche, 2013, et toute la série de la trilogie berlinoise du même auteur.
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