Bruges en un jour, c’est beaucoup trop court
Visiter Bruges en jour, le défi était ridicule. Mais ce que j’ai vu de cette cité préservée m’a donner envie de revenir pour découvrir ce que je n’ai fait qu’apercevoir et, plus grave, ce que je n’ai pas vu à Bruges.

Comment résister au charme de cette architecture aux détails toujours renouvelés, donnant sur les canaux de Bruges ?
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Arrivant en train à Bruges depuis Bruxelles, je n’ai eu qu’à traverser l’esplanade de la gare et un grand carrefour très passant pour me retrouver dans un autre univers, hors du temps. Malgré le ciel couvert et la pluie, Bruges dégageait une bonne dose de charme et il n’y a pas que ses célèbres canaux qui rendent cette ville si particulière.

De petits espaces verts et plantés sont aménagés dans toute la ville de Bruges.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Ce qui frappe d’abord, c’est la grande homogénéité du cœur historique et la préservation de l’ensemble du patrimoine.
Bien sûr, l’architecte Louis de la Censerie, qui a travaillé à Bruges à la fin du XIXème siècle, a fait en sorte que toute la ville s’habille en néogothique, même les bâtiments plus récents. Peut-on le lui reprocher ? Les partis pris de Viollet-le- Duc ont été aussi très débattus. En outre, Louis de la Censerie est l’architecte de la gare d’Anvers que j’affectionne tout particulièrement.

Ruelles et petits passages font partie du charme et du mystère de Bruges.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Et le patrimoine authentiquement ancien de Bruges est assez riche pour qu’on ne chicane pas.
J’ai d’ailleurs appris que la bourse telle que nous la connaissons actuellement aurait son origine à Bruges. La ville étant un grand centre commercial et d’échanges, les marchands avaient l’habitude de séjourner et de se retrouver à l’auberge Van der Buerse établie en 1285. Ils ont fini par y traiter leurs affaires et c’est du nom de cette auberge et des pratiques de ses clients que seraient nés le nom et le concept de bourse.
Point de convergence, la grand place de Bruges est déjà un monument en soi et ne manque pas d’attirer touristes et riverains. Les lignes effilées de l’Hôtel de ville du XIVème siècle sont très élégantes.
Sur le côté, son beffroi abritant 47 cloches occupe une position dominante du haut de ses 83 mètres. Ces 47 cloches sont animées par un carillonneur municipal.
L’Hôpital Saint-Jean est un ensemble étonnant dont les parties les plus anciennes sont du XIIème siècle. Quant au béguinage, havre de quiétude, il remonte au XIIIème siècle.
La peinture flamande, notamment au Groeningmuseum, fait aussi partie des atouts de Bruges et, à mon grand regret, je n’ai pas pu contempler les œuvres qu’il renferme par manque de temps, tout comme je n’ai pas pu visiter le Domaine Adornes riche des souvenirs ramenés par la famille de son pèlerinage à Jérusalem au XVIème siècle, le Centre de la dentelle ou le Café Vlissinghe créé en 1515. Que de lacunes, sans parler des autres merveilles de cette ville que j’ai négligées et que de frustrations ! C’est dire si j’ai envie d’y revenir.
Derrière ses magnifiques façades, Bruges vit malgré tout au XXIème siècle. Et des enseignes comme Mc Donalds ou Zara se sont installées dans de très beaux bâtiments.

McDonald’s a trouvé un bel immeuble pour s’installer à Bruges.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Mon coup de cœur à Bruges
Malgré le peu de temps dont je disposais, j’ai trouvé sur mon chemin une galerie d’art qui m’a beaucoup plu et je m’y suis arrêtée. J’ai d’abord été interpellée par d’étonnants personnages en bronze, peuplant une grande terrasse couverte, en bord de canal. Ces statues sont des créations de Marc Claerhout.
A l’arrière et en continuité, dans l’espace simplement séparé par un mur en verre, sont exposées les bijoux de Kathleen Claerhout, sa fille. Kathleen a recours à la technique de la cire perdu et les pièces finies à l’or sont dorées au four selon une technique du Moyen Age. Le lieu ouvert depuis peu a été rénové récemment.
C’était une ancienne écurie dépendant de l’Hôpital Saint-Jean. On peut encore y voir les anneaux qui servaient à attacher les chevaux.

Kathleen Claerhout a totalement rénové une ancienne écurie de Bruges pour en faire une galerie d’art.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Art Gallery Koetshuis, 14 Zonnekemeers, Bruges.
A éviter à Bruges
J’avais lu le plus grand bien sur le salon de thé De Proeverie. En fait, le chocolat qu’on y sert n’a rien de remarquable sauf sa présentation. On verse soi-même du chocolat fondu dans sa tasse de lait. Le résultat est très banal pour ne pas dire médiocre. Les possibilités d’accompagnement sont bien réduites.
De Proeverie, 6 Katelijnestraat, Bruges.
Quelques manifestations à retenir à Bruges
Dans les semaines à venir, l’actualité culturelle et touristique de Bruges est particulièrement riche.
Tout d’abord, la Procession du Saint-Sang partant de la Basilique du Saint-Sang aura lieu, comme d’habitude, le jeudi de l’Ascension, c’est-à-dire le 15 mai cette année.
Le Budapest Festival de musique classique qui est désormais devenue une institution se déroule du 21 au 23 mai.
La Triennale d’art contemporain et d’architecture de Bruges est la grande nouveauté de la saison. Elle est programmée du 20 mai au 18 octobre 2015, sur le thème « Cracking the city gene ». L’idée est d’imaginer ce que pourrait devenir Bruges, si la ville était amenée à accueillir de façon permanente et simultanée ses 5 millions de visiteurs annuels. C’est aussi une réflexion plus large sur le thème de l’urbanisation galopante de métropoles toujours en croissance. La problématique est bien d’actualité puisque, depuis 2007, plus de la moitié de la population mondiale réside désormais en ville. Plus de quarante artistes, architectes et chercheurs internationaux présenteront à Bruges leur vision de la ville. Les œuvres qui seront installées promettent d’être fortes et imaginatives pour faire réfléchir ceux qui viendront les voir.
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