Majestueux bâtiment, le Palais de la Porte Dorée, à Paris, n’est pas sur les grands axes touristiques mais mariant architecture Art déco et exotisme il offre un spectacle étonnant.
J’avais visité le Palais de la Porte Dorée il y a des années et j’avais été stupéfaite car cette étonnante construction. Revenant le voir il y a peu, à l’occasion d’un séjour à Paris, je l’ai encore plus apprécié. Mes lectures et mes voyages m’ont permis de mieux connaître les différentes expressions de l’Art déco et j’ai pu encore mieux appréhender toute l’originalité et la beauté du Palais de la Porte Dorée.
Construit à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931 qui dura de mai à novembre, le Palais de la Porte Dorée ou Palais des Colonies était le seul bâtiment de l’exposition qui avait vocation à être pérennisé. Conçu par l’architecte Albert Laprade, il était un hymne à l’empire et la puissance coloniale de la France, ce qui explique ses imposantes dimensions et le thème des décors extérieurs et intérieurs.
Couvertes de 1130 m² de bas-reliefs, œuvre d’Alfred Auguste Janniot, les façades du Palais de la Porte Dorée nous font voyager dans toutes les colonies françaises de l’époque. Ces bas-reliefs sont organisés par zones géographiques : Afrique du Nord et Afrique subsaharienne, Asie, Océanie et Amérique. La figure allégorique de la France surmonte la porte d’entrée entourée par des ports français.
La faune et la flore exotiques envahissent les hautes parois.
Des scènes animalières sont particulièrement expressives.
Les indigènes sont représentés en train d’effectuer des tâches correspondant à la culture de plante et au travail des produits qui sont expédiés en France.
Le tout est rythmé par les colonnes qui soutiennent l’avant-toit protégeant la large galerie qui fait le tour du bâtiment au rez-de-chaussée, lui-même surélevé pour rendre encore plus impérial le bâtiment qui domine ainsi son environnement.
A l’intérieur, l’ancienne salle des fêtes de 900 m² et 27 m de haut répond aux bas-reliefs par les thèmes retenus et le traitement Art déco. Elle est entièrement habillée de fresques colorées de Pierre Ducos de la Haille. La grande fresque, au fond de la salle, face à l’entrée happe le regard. Les personnages féminins qui la composent sont des allégories de la France en majesté, au milieu, tenant une colombe et donnant l’autre main à l’Europe. Elle est entourée par l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Océanie.
De part et d’autre de la salle des fêtes, deux imposants salons ont été aménagés. Le salon de Paul Raynaud, ministre des Colonies, évoque l’Afrique grâce aux fresques de Louis Bouquet. Il est meublé par Jacques-Emile Ruhlmann.
L’autre salon est celui du maréchal Lyautey, commissaire général de l’Exposition Coloniale. Là, les fresques d’André et d’Ivanna Lemaître nous emmènent en Asie tandis que le mobilier a été confié à l’ébéniste Eugène Printz.
Au sous-sol, l’aquarium tropical fait partie du Palais des Colonies.
Le Palais de la Porte Dorée, bâtiment classé, a eu depuis différentes affectations avant de devenir en 2007 la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Marqué par l’histoire coloniale de la France et véhiculant certains stéréotype, ce bâtiment puissant et évocateur reste une curiosité, une magnifique réalisation Art déco. Dommage que je n’aie pas pu arriver plus tôt, j’aurais aimé avoir le temps de faire une longue pause devant tous les éléments des bas-reliefs pour en scruter les détails et prendre ensuite un thé sur la galerie et continuer à contempler cette façade exceptionnelle.
Palais de la Porte Dorée, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris.
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