Entre Varsovie et Cracovie, nous avons opté pour Cracovie, dont le patrimoine a été épargné, pour faire connaissance avec la Pologne. Un choix que nous n’avons pas regretté car Cracovie tient bien son rang d’ancienne capitale des rois de Pologne.
En se cantonnant au cœur historique de Cracovie, le voyageur a déjà de quoi faire car les lieux sont chargés d’histoire et de magnifiques bâtiments.

Différents styles d’architecture se côtoient dans la Vieille Ville de Cracovie.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
D’ailleurs, la foule dense des visiteurs même hors saison montre bien l’attractivité de cette ville.
La Vieille Ville ou Stare Miasto est cernée par le Planty, un anneau ovalisé de verdure qui remplace les anciens remparts.
Ce jardin public investi par la population est très vivant et agréable.
Il apporte de la fraîcheur aux vieilles pierres car on en aperçoit très souvent un petit bout à quelque endroit qu’on se trouve du centre historique.
Autre caractéristique de Cracovie, ses nombreuses églises, témoins de la ferveur religieuse de ce pays traditionnellement catholique.
Les incontournables de Cracovie
La Halle aux draps sur le Rynek, la place du marché, est au centre de tout. Sa belle silhouette découpée, ses mascarons, ses galeries couvertes ont beaucoup d’allure.

Au coeur de la Vieille Ville de Cracovie, la Halle aux draps.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Si on n’y vend plus de draps comme au XIV ème siècle, on vient de tous horizons pour visiter la Galerie d’Art Polonais au premier étage, s’engager dans sa partie centrale où sont abritées des échoppes de souvenirs, déambuler sous les arcades extérieures ou prendre un verre au Kawiarnia Noworolski.

Sur toute sa longueur, la Halle aux draps de Cracovie est traversée par une galerie de boutiques.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
La Halle aux draps a été remaniée à plusieurs reprises mais reste le bâtiment historique par excellence de Cracovie.
La Colline de Wawel à l’une des extrémités du Planty est hautement symbolique puisqu’on y trouve la cathédrale de Wawel avec ses tombeaux royaux et le Château de Wawel.
Ce château royal, palais Renaissance, a été construit par des architectes italiens. L’ensemble est indéniablement beau et agréable avec le grand jardin qui précède le château à proprement parler lorsqu’on en arrive en haut de la colline.
Mais j’ai trouvé la visite compliquée, ce qui a indéniablement gâché mon plaisir. Prendre ses billets est un véritable parcours du combattant car on doit acheter les visites petit bout par petit bout. Même si on a préparé son parcours on ne connaît pas tous les détails des bâtiments.

Largement ouvert sur sa cour intérieur, le château royal de Cracovie était bien protégé extérieurement.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Soit on passe à côté de choses intéressantes, soit on achète l’ensemble des entrées et il n’est pas évident ensuite de tout voir car des horaires sont ajoutés sur chaque billet, ce qui oblige le visiteur à passer d’un lieu à un autre en vitesse pour ne pas rater les visites programmées.

La cour du Château de Wawel à Cracovie entourée de galeries.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Car il y a des parties du château où ne peut pénétrer que dans le cadre d’une visite guidée. Ainsi nous n’avons rencontré que très brièvement la Dame à l’hermine de Léonard de Vinci pour laquelle il faut un ticket spécifique.

Dans la cour du Château de Wawel, cet arbre a trouvé sa place.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Comble de malchance, nous sommes tombées sur une dame fort autoritaire et désagréable qui a mené la visite tambour battant en houspillant un couple de retardataires ainsi qu’une personne âgée qui souhaitait s’asseoir sur des marches pour reprendre son souffle.
Par ailleurs, je voulais voir le vitrail de Joseph Mehoffer dans la cathédrale. Mission impossible, il était inaccessible. Il aurait fallu que je prenne un billet spécial pour pouvoir y accéder mais je n’ai jamais compris lequel.
La Barbacane en briques rouges avec ses petites tours pointues et ses mâchicoulis construite entre 1498 et 1499 était l’élément majeur de la défense de la ville.
Cette imposante construction dont certains murs ont jusqu’à 3 mètres d’épaisseur se trouve maintenant enserré par le Planty.
L’université Jagellonne fondée en 1364 avec ses différents bâtiments en briques rouges donne indéniablement envie de refaire des études.
Le Collegium Maius est l’ensemble le plus ancien. On peut pénétrer dans sa cour intérieure et assister au défilé des personnages de son horloge.
Le quartier juif ou Kazimierz se trouve à l’extérieur du Planty.
Les juifs polonais ont été particulièrement exposés à la vindicte des nazis.
Ils ont payé un lourd tribut pendant la Deuxième Guerre mondiale, le camp d’Auschwitz, non loin de Cracovie, est là pour le rappeler.
Ce quartier qui a assisté à tant d’événements dramatiques prend désormais des airs bobo.

Le quartier juif de Cracovie se transforme entre l’arrivée de nouveaux habitants et l’invasion des touristes.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Mais les synagogues et le cimetière Remu’h sont toujours là pour rappeler le souvenir de ceux qui vécurent là et connurent une fin tragique.
Jeune Pologne, l’Art nouveau à Cracovie
Avant de préparer mon voyage à Cracovie, je n’avais jamais entendu de parler de Jeune Pologne.
Pourtant c’est sous ce nom que le courant Art nouveau s’est exprimé en Pologne et plus particulièrement à Cracovie où le phénomène a pris le plus d’ampleur. Peintures, vitraux, architecture, Jeune Pologne a gagné les différents modes d’expression artistique. Hors des circuits classiques de visite, Cracovie mérite qu’on s’intéresse à son patrimoine plus récent mais qui n’est pas moins fascinant.

Détail d’un des vitraux du Pavillon Wyspianski 2000 à Cracovie.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Voici quelques exemples de l’Art nouveau à Cracovie, quelques pistes à approfondir dans l’article sur Cracovie Jeune Pologne qui complète cet article général.
Aux alentours de Cracovie, Wieliczka et Auschwitz
L’ancienne mine de sel Wieliczka est incontestablement une curiosité qui mérite incontestablement le détour.
Le site classé UNESCO attire une foule de touristes. Son exploitation a commencé il y presque 900 ans et a été définitivement abandonnée il y a une vingtaine d’années.
En parcourant ses galeries qui descendent jusqu’à 135 mètres de profondeur, on voit des reconstitution de scènes de la vie des mineurs et on recueille des informations sur les méthodes d’extraction du sel. Mais surtout, en traverse différentes chambres ornées de sculptures en sel. La chapelle Saint-Antoine est la plus ancienne car le premier office y a été célébré en 1698. Mais le clou de Wieliczka est la chapelle Sainte-Kinga. Ses dimensions (54 mètres sur 18 mètres pour une hauteur de 12 mètres) et ses décors exécutés principalement par Jozef Makowski entre 1895 et 1920 sont exceptionnels d’autant plus qu’elle est à une centaine de mètres de profondeurs et à plus de 900 mètres du début de la visite.
Bas-reliefs, sculptures, suspensions, tout est en sel.
La visite de la mine dont le circuit aller fait 2 km est menée au pas de charge par des guides aux uniformes à boutons dorés et petite capeline sur les épaules.

Bas-relief sur l’un des murs de la chapelle Sainte-Kinga à Wieliczka.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On ne pose pas de questions et on suit pour ne pas se perdre ou se mélanger avec un autre groupe qu’on croise. C’est le tourisme industriel. Le retour est particulièrement long et pénible avant d’arriver à l’ascenseur. Attention, la sortie est très éloignée de l’entrée. Nous avons eu des difficultés à retrouver notre chauffeur.
Auschwitz faisait partie de notre programme. Nous avions hésité et nous avons voulu y aller par devoir de mémoire.
J’avais vu quantité de documentaires, lu différentes biographies et histoires. En arrivant, par un beau soleil, le camp avec ses pavillons en briques rouges et ses arbres dans les allées semble un peu éloigné de son sombre passé. On passe sous la devise tristement célèbre de son portail « Arbeit Macht Frei » pour « Le travail rend libre ».

La porte d’entrée surmontée de la banderole signifiant « Le travail rend libre« .
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
La visite commence avec, dans les vitrines les monceaux de cheveux, les monceaux de lunettes, de chaussures, de prothèses, de brosses. Les tas de boîtes de zyclon. Vient le pavillon avec les photos de personnes qui sont passées là, leurs dates de naissance et de mort et leur profession. Une salle dédiée aux familles et aux enfants.
Je revois encore une barboteuse tricotée rongée par les mites et une robe pour une toute petite fille dont j’ai aperçu les points cousus main, sans doute par une maman attentionnée.

La redoutable double rangée de fils de fers barbelés électrifiés ceinturant le camp d’Auschwitz.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
A partir de là, je n’ai pu plus rentrer dans aucun pavillon. Je suis restée dans les allées et mon attention a pu se focaliser sur les miradors, la double rangée de fils de fer barbelés et électrifiés. Tout commentaire semble bien dérisoire.
Mon shopping à Cracovie
La librairie Matras sur le Rynek Glowny, fondée en 1610, est la plus ancienne librairie d’Europe. C’est en outre un endroit très agréable avec des canapés et fauteuils capitonnés rouge et des petites tables pour feuilleter les ouvrages et un petit café au fond.
La grande allée intérieure de la Halle aux draps regorgent de boutiques souvenirs avec notamment des boules décorées pour arbres de Noël, des bijoux en ambre, du bois peint, œufs, boîtes et bibelots divers.
Kobalt est une sympathique boutique de céramiques d’inspiration traditionnelle en provenance de Boleslawiec à 350 km de Cracovie.
Mon café à Cracovie
Le Café Noworolski sans doute un peu surfait. Mais il existe depuis 1910 au rez-de-chaussée de la Halle au draps permet d’apprécier le Rynek si on s’installe en terrasse ou de découvrir son décor Art nouveau à l’intérieur.

Les arches du Café Noworolski soulignées de motifs Art nouveau.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Mon hôtel à Cracovie
L’Hôtel Grodek ne nous a réservé que de bonnes surprises.
Cet petit hôtel de charme 5* est situé dans une voie sans issue avec le Planty en perspective.
En plus du silence bien agréable après une journée de tourisme intensif, l’Hôtel Grodek présente l’avantage d’être à cinq minutes à pied du Rynek et très bonne position pour visiter le centre historique de Cracovie. Les chambres sont bien pensées, bien aménagées dans un style classique. L’établissement est extrêmement bien tenu.
Le petit déjeuner dans une salle baignée par la lumière de la grande verrière offre un bon choix de produits sucrés et salés
Le personnel est très attentif. L’agencement des tables permettent de préserver l’intimité des convives.

Salle de restaurant de l’hôtel Grodek à Cracovie avec ses vitrines exposant des objets découverts à l’occasion de fouilles.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
L’hôtel Grodek, se trouvant à un emplacement construit depuis très longtemps présente dans cette salle son musée archéologique. Différents objets venant des fouilles sont installés dans des vitrines. Une spécificité qui rend l’établissement encore plus attachant.
Se rendre à Cracovie
Depuis Bordeaux, j’ai trouvé très pratique d’éviter certains hubs surchargés. J’ai profité de la ligne Bordeaux-Vienne d’ASL Airlines, une aubaine car elle permet aux Bordelais qui voudraient aller au-delà de Vienne de s’en servir comme point d’entrée en Europe centrale et même ailleurs. J’ai ensuite choisi un vol Austrian Airlines. Et j’ai réussi à trouver des vols qui s’enchaînaient parfaitement.
Circuler à Cracovie
Nous avons eu recours à Szczepan Kekus (s.kekus@gmail.com) tél 48 601 49 49 50) qui nous a amenés de l’aéroport à notre hôtel et inversement. Il nous a aussi transportés à Auschwitz et à la mine de sel de Wieliczka. Excellent service, Mercedes très confortable pour quatre voyageurs. Nous avons apprécié la courtoisie de Szczepan Kekus et la fiabilité de ses informations.
A lire pour préparer son voyage à Cracovie :
Je me suis évadé d’Auschwitz par Rudolf Vrba ;
La liste de Schindler par Thomas Keneally ;
Si c’est un homme par Primo Levi ;
La nuit par Elie Wiesel.