Avec Lascaux 4, au sein du Centre International de l’Art Pariétal, j’ai pu me plonger dans un univers artistique remontant à 20 000 ans. Un voyage dans le temps fascinant.
Le tout nouveau Centre International de l’Art Pariétal qui a ouvert le 15 décembre à Montignac, en Dordogne (Aquitaine), est un lieu exceptionnel qui renferme le fac-similé de la grotte de Lascaux découverte en septembre 1940 par quatre adolescents. Cette « Chapelle Sixtine de l’art pariétal » a été classée dès décembre 1940 Monument Historique et inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1979.
Mais cette grotte exceptionnelle ouverte au public en 1948 avait été fermée dès 1963 car les visites en nombre avaient fragilisé son écosystème. Ses fabuleuses peintures étaient attaquées, se recouvraient de taches noires ou grises, les moisissures proliféraient. Un désastre qui ne semble pas totalement irréversible mais la prudence reste de mise.
Avant Lascaux 4, le fac-similé le plus abouti et le plus complet, il y a eu Lascaux 2 en 1983 à proximité immédiate de la grotte d’origine qui a reçu plus de dix millions de visiteurs et Lascaux 3, une exposition itinérante inaugurée à Bordeaux et qui parcourt le monde. Après les Etats-Unis et le Québec, Bruxelles, Paris, Genève, elle continue sa tournée en Asie. Le nouveau fac-similé qui est le cœur du Centre International de l’Art Pariétal est vraiment reconstitué à l’identique. Et j’ai été prise au jeu comme les autres personnes qui m’entouraient.
On visite ce lieu comme un sanctuaire. Tout a été fait pour qu’on se retrouve dans les conditions de la grotte initiale avec une température à 13°, un taux d’humidité de 95% et une certaine obscurité.

Des cerfs de petite taille sur l’une des frises de Lascaux 4.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Et sur les parois qui reproduisent fidèlement la forme de la grotte de Lascaux y avec ses anfractuosités, ses irrégularités se déploient des peintures d’animaux. Les hommes qui les ont dessinés ont su épouser ces formes et s’en servir pour mettre en valeur leurs créations.
En dehors d’un homme à tête d’oiseau, les animaux sont partout : vache noire, bisons, taureaux, chevaux, cerfs et bouquetins, félins et même un genre de licorne. Tout a été fait pour qu’on distingue les gravures préalables et les différentes couches de couleurs. On retrouve le geste de l’artiste.
Le trait est sûr et ces hommes, nos lointains ancêtres, connaissaient déjà les règles de la perspective. Et le mystère reste entier sur les figures géométriques (pas moins de 500) qui accompagnent ces peintures : points, cercles, traits ou rectangles.
Lascaux est encore bien loin d’avoir livré tous ses secrets. Différentes techniques de peinture et de dessins avaient été mises en œuvres, notamment la poudre soufflée, pour créer des effets mais l’usage du crayon de manganèse et non du charbon ne permet pas, dans l’état actuel des connaissances, de dater très précisément ces œuvres.
Découvrir l’art pariétal grâce aux technologies ultra-modernes
Le bâtiment qui abrite cette grotte a été conçu par le cabinet norvégien Snohetta s’intègre dans le paysage. Semi-enterré et adossé à la colline, il ressemble à une faille matérialisée par un toit en béton, longue ligne brisée par endroits.

Le Centre International de l’Art Pariétal, un bâtiment très bien inséré dans le site.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On peut monter sur le belvédère pour contempler la vallée de la Vézère. Dans les cours intérieures, les murs en béton sont composées de différentes strates évoquant les couches de matériaux qu’on peut retrouver en creusant un terrain ou en étudiant une colline.

Une coursive du Centre International de l’Art Pariétal. On peut voir les différentes couches de béton.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
A l’arrivée au Centre International de l’Art Pariétal, le visiteur reçoit un compagnon adapté à sa langue et à son âge. Le fac-similé s’insère dans un parcours qui comprend la galerie de l’imaginaire faisant le lien entre Lascaux et l’art moderne, le chemin de la découverte, le théâtre de l’art pariétal, la salle de cinéma pour découvrir l’art pariétal à Lascaux et dans le monde, une salle d’exposition d’art contemporain et l’atelier de Lascaux.

Défilement des saisons à Lascaux dans le chemin de la découverte. Il y a 20 000 ans, à Lascaux, les températures allaient de -11° à 15°. Et l’été à 15° était une saison très courte.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Ce dernier est particulièrement intéressant pour comprendre comment a été mis en œuvre le fac-similé et se livrer à des jeux de recomposition basée sur l’interaction entre différents écrans et le compagnon. Je me suis amusée à faire bouger des bisons sur la paroi en face de moi par l’intermédiaire d’une tablette.

J’ai réussi à positionner deux bisons sur une paroi à partir d’une tablette de l’atelier de Lascaux.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
J’ai aussi reconstitué un museau de bison en choisissant en ayant recours à différentes techniques : projection de poudre, trait de peinture. Très ludique.

Dans l’atelier de Lascaux, je me suis essayée à la peinture. Visiblement, malgré les outils technologiques mis à ma disposition, le résultat est loin de ressembler à l’original.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Mais il faut un petit apprentissage avant d’arriver à un résultat concluant. Par ailleurs, Lascaux 2 ne sera pas abandonné et servira à des visites pédagogiques.
Des technologies intéressantes pour retracer une histoire si ancienne.
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