Que serait Bordeaux sans son Grand Théâtre ? Difficile à dire mais la physionomie de Bordeaux serait sensiblement différente sans ce magnifique bâtiment implanté au cœur de la ville. Il est donc bien naturel de rendre hommage à Victor Louis, l’architecte qui l’a imaginé, et de mieux connaître ce créateur.

Escalier monumental de l’Hôtel Boyer-Fonfrède.
Crédit photo, Région Aquitaine, Inventaire général, Adrienne Barroche.
C’est dans l’Espace Patrimoine et Inventaire d’Aquitaine que se tient l’exposition « Victor Louis, architecte de Rome à Bordeaux« . Organisée par le Service du patrimoine et de l’Inventaire qui dépend du Conseil régional d’Aquitaine, elle fait la synthèse de ce qu’on sait sur Victor Louis et sur son travail à Bordeaux et en Gironde.
Au premier abord, la surface affectée à cette exposition peut paraître réduite mais son organisation lui permet d’aborder les différentes facettes du personnage. Les renseignements sur les panneaux sont précis et une table numérique reprend les sujets abordés et intègre des documents anciens.
Ce n’est pas un débutant que le duc de Richelieu appelle à Bordeaux. Victor Louis (1731-1800) a déjà travaillé pour le roi de Pologne, l’évêque de Chartres ou l’ambassadeur d’Espagne avant d’arriver à Bordeaux. Talentueux, cet architecte, fils d’un maître maçon parisien, qui a eu l’opportunité de se former à Rome de 1756 à 1759 a sans doute eu un caractère un peu ombrageux ou solitaire qui ne lui a pas permis d’avoir la renommée qu’il méritait et de décrocher autant de grands chantiers qu’il l’aurait pu.
La construction du Grand Théâtre de Bordeaux qui commence en 1773 a connu différents coups d’arrêt, notamment pour des raisons financières, avant son inauguration en 1780. L’îlot Louis qui se trouve derrière est descend jusqu’aux quais que Victor Louis lotit doit d’ailleurs servir à le financer.
En matière de construction privées, Victor Louis a réalisé à Bordeaux l’hôtel Boyer-Fonfrède en bas du cours du Chapeau Rouge, à l’angle de la place Jean-Jaurès. Son magnifique escalier en spirale constitue une prouesse esthétique et technique. A son actif aussi, l’hôtel Nairac, cours de Verdun. Enfin, le château du Bouilh, à Saint-André-de Cubzac, initié en 1787 est inachevé. Le bâtiment n’est en pas moins très harmonieux.
Victor Louis, architecte de Rome à Bordeaux, jusqu’au 28 août 2015, 5 place Jean-Jaurès, Bordeaux.