Le Párisi Udvar est incontestablement un des bâtiments majeurs de la Belle Epoque à Budapest. Mais il avait été laissé en jachères depuis des années. Transformé en hôtel de luxe, le Párisi Udvar est redevenu l’une des plus belles constructions de Budapest.
J’ai connu le Párisi Udvar sous un voile de poussière et de crasse, tel un vaisseau fantôme à quelques encablures du Danube et du pont Erzsébet. L’intérieur en était tellement sombre qu’il était difficile d’y distinguer le moindre détail.
J’ai ensuite vu un gigantesque chantier sur lequel s’affairaient d’importantes équipes d’ouvriers.

La grande horloge du Parisi Udvar s’insère dans un bas relief en céramique.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Lors de mon dernier passage à Budapest, j’ai visité le Párisi Udvar restauré à l’identique par le groupe Hyatt pour en faire son premier hôtel européen dans la catégorie Unbound Collection by Hyatt.
Dans l’esprit des galeries parisiennes

Assemblage et travail du bois et du verre pour un rendu luxuriant avec un mélange de styles très réussi.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
On retrouve dans toute sa fantaisie le style incomparable de l’architecte d’origine allemande Henrik Schmahl (1846-1912). Il a commencé sa carrière comme simple maçon, avant de travailler pour Miklos Ybl, l’architecte de l’Opéra de Budapest, et de prendre ensuite son envol.
Commande de la Caisse d’Epargne et construit entre 1909 et 1913, le Párisi Udvar devait évoquer les galeries parisiennes.
Raffinement à tous les étages
Henrik Schmal a joué sur un mélange de styles, Art nouveau, mauresque, historiciste, gothique italien, entre autres, qui donnent un aspect flamboyant à l’ensemble.

Couple d’oiseaux, un motif bien dans l’esprit de la Sécession hongroise.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Il s’est entouré d’artisans d’art d’exception comme Miksa Roth pour les vitraux et Gyula Jungfer pour les fers forgés et a fait appel à des manufactures de renom telles que Zsolnay pour les décors en céramique, Villeroy & Boch pour les carreaux du sol ou Haas es Somogy pour les structures en acier et la serrurerie.
Mélange de styles et décors très riches
Grande originalité, une cinquantaine de bustes d’hommes et de femmes en céramique de Zsolnay sortent de l’immeuble au troisième niveau, ce qui ferait de la façade du Parisi Udvar, la plus grande façade ornée de céramiques de Zsolnay en Europe. Et pour donner encore plus de majesté à l’ensemble, le bâtiment est scandé par des tours qui culminent à 50 mètres de haut.

Personnages en céramique dont le buste surgit de la façade du Parisi Udvar.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Le patrimoine respecté
Grâce à la reprise en main du groupe Hyatt, la grande galerie du Párisi Udvar a retrouvé son éclat d’origine. La couverture vitrée laisse filtrer la lumière naturelle et les deux grandes verrières, à chaque extrémité, permettent au jour de pénétrer à flots.

Couple de singes pour un décor en partie haute de la grande galerie du Parisi Udvar.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Les boiseries lustrées réchauffent l’atmosphère. Il faut être vigilant pour ne pas rater des détails inattendus comme les sculptures de singes en haut des chapiteaux.

Motif d’abeille dont l’esprit industrieux est bien en accord avec celui de la Caisse d’Epargne.
Photo City Breaks AAA+, Claude Mandraut.
Les cabines téléphoniques en bois ont été conservées comme éléments de décor tout comme la cage de l’ancien ascenseur.
Confort des chambres du Párisi Udvar
Les 110 chambres auxquelles se rajoutent 18 suites et deux résidences royales sont particulièrement spacieuses, tout comme leurs salles de bains.
Elles ont été traitées dans un style contemporain et se déclinent dans des tons de beige et de blanc.
Elles sont desservies par des galeries intérieures articulées autour de puits de lumière. Un spa a été créé pour favoriser la détente des clients.
Le Párisi Udvar reste un lieu de passage et de détente
Certains puristes déplorent que le rez-de-chaussée du Párisi Udvar ne soit plus un lieu de passage, comme il l’était à sa création. Fallait-il le laisser tomber en ruines ? Et il faut noter que les curieux qui ont envie de voir cette magistrale rénovation ne sont pas refoulés par le personnel et peuvent admirer la galerie.
S’ils veulent y passer un moment, ils ont l’opportunité de s’installer au café ou de déjeuner ou de dîner au restaurant qui est implanté au cœur de la galerie. Car le groupe Hyatt a conservé les volumes grandioses du rez-de-chaussée sans aucun cloisonnement.
Párisi Udvar, Petofi Sándor, u 2-4, Budapest.